HISTORIQUE DE L'OSTREICULTURE EN FRANCE
230 millions d'années | C'est l'âge des plus anciens fossiles retrouvés. |
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Temps des Grecs | On sait que les Grecs mangeaient beaucoup d'huîtres qu'ils ramassaient sur les bancs naturels puisque des textes anciens nous rapportent que les coquilles de celles-ci auraient servi de bulletin de vote. Par exemple, pour bannir de la cité un des leurs, les Grecs procédaient à un vote avec le dessus des coquilles d'huîtres. Le terme ostracisme trouverait d'ailleurs son origine ici (ostrakon : coquille). |
Temps des romains | Les romains étaient aussi de grands amateurs d'huîtres et ne concevaient pas l'idée d'un banquet sans celles-ci. C'est pourquoi ils les faisaient venir à grand frais de Gaule. C'est un certain Sergius Orata (140-91 av. JC) qui eut le premier l'idée d'organiser leur élevage. Les huîtres étaient consommées natures ou accompagnées de garum (sauce apparentée au nuoc man). Il faut préciser que l'huître connue des romains était l'huître plate. |
Moyen age | Des monticules énormes de coquilles d'huîtres montrent quelles furent consommées abondamment pendant le haut moyen-age (900 à 1300). Mais il est fort probable que la production de ces huîtres se limitait au pillage des bancs naturels. |
XVI ième siècle | Développement du commerce de l'huître vers Paris notamment. C'est à cette époque qu'apparaissent des déjeuners où l'on sert exclusivement des huîtres. On en mange alors abondamment : près de 150 par personne. |
XVII ième siècle | Les huîtres sont toujours un produit très apprécié
parmi la noblesse et reste un symbole de la bonne table. Toutefois on
en trouve aussi bien dans les campagnes qu'à la cours du roi. Seul
la lenteur des transports en limite l'expansion et la vente lors des mois
chauds. Jean-François de Troy (1679-1752) immortalise en 1735 un
de ces déjeuners encore très prisés et ce qui est
alors un véritable phénomène de société. |
XVIII ième siècle | Les huîtres ont de plus en plus de succès. Ce formidable
engouement abouti à l'épuisement des bancs naturel et la
culture des huîtres devient petit à petit nécessaire
au siècle suivant. C'est l'histoire qui vous est contée dans la naissance de l'ostréiculture. |
Napoléon III | C'est sous cet empereur que s'est développée la culture organisée en France avec la création des premiers parcs en 1866. Pour reconstituer les bancs naturels d'huîtres, le gouvernement de Napoléon III encourage l'importation d'huîtres d'autres pays. On cultive alors l'huître plate et l'angulata qui provient de l'embouchure du Tage. Cette nouvelle huître surnommée "la portugaise" (Crassostrea angulata de son vrai nom) est introduite à Arcachon puis arrive accidentellement dans le bassin de Marennes-Oléron lorsque le Morlaisien jette sa cargaison d'huîtres à la mer, les croyant perdue. Ceci se passe en mai 1868. L'huître plate se vend alors trois louis d'or le mille contre moins d'un louis d'or pour l'angulata. |
XX ième siècle |
Au début du siècle l'huître plate, l'huître autochtone des côtes française, est touchée par une épizootie de plus en plus sévère qui la tue dans sa troisième année. La situation devient véritablement critique dans les années 1920-21 où l'ampleur de l'épizootie ne permet plus une production massive. On retrouve alors avec bonheur l'angulata dont l'élevage permet la survie des exploitations ostréicoles. Cette huître se reproduit tant et si bien que bientôt affaiblie par le manque de nourriture elle est à son tour frappée d'une terrible épizootie qui la décime presque totalement. Devant cette catastrophe, les ostréiculteurs repeuplent les côtes avec une espèce résistante : la japonaise ou Crassostrea gigas. Cette huître s'est depuis acclimatée à nos latitudes et reste la creuse qui garnie encore nos assiettes. Article paru chez ostrea.org |